Commissaires : Hugues Reip & Kei Osawa Intermediatheque (The University Museum, the University of Tokyo (UMUT), Tokyo - 2018.09.26-2019.01.27 |
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Apollo Project [NASA], Abdelkader BENCHAMMA (1975-),
Michel BLAZY (1966-), Brassaï (1899-1984),
Frédéric BRULY BOUABRÉ (1923-2014),
Melanie COUNSELL (1964-),
François CURLET (1967-),
Daniel DEWAR (1976-) & Grégory GICQUEL (1975-),
Mimosa ECHARD (1986-), Roland FLEXNER (1944-),
Michel FRANÇOIS (1956-), Piero GILARDI (1942-),
Mona HATOUM (1952-), IZUMI Masatoshi (1938-),
Valérie JOUVE (1964-), Jacques JULIEN (1967-),
André KERTÉSZ (1894-1985), Helen LEVITT (1913-2009),
Robert MALAVAL (1937-1980), Didier MARCEL (1961-),
Ryan McGINLEY (1977-), Mathieu MERCIER (1970-),
Marcel MIRACLE (1957-), Charlotte MOTH (1978-),
Jean-Luc MOULÈNE (1955-), Gabriel OROZCO (1962-),
Sigmar POLKE (1941-2010), Hugues REIP (1964-),
Évariste RICHER (1969-), Jean-Michel SANEJOUAND (1934-),
Franck SCURTI (1965-), Sigurdur Arni SIGURDSSON (1963-),
Fabio VISCOGLIOSI (1965-)
(Ainsi que des specimens minéralogiques et objets historiques de la collection du Musée de l’Université de Tokyo et de collections privées) |
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Special Exhibition “The Quarries of Imagination — Stones between Art and Artifact” Je me souviens, luisants au sol, des cailloux du petit Poucet; de celui qui, énorme et pâle, me regardait la nuit et fut décroché sous mes yeux par Neil Armstrong; de celui au noir intensément géométrique de Stanley Kubrick et de tous ceux stockés derrière un pare-brise de voiture - simulacre de vitrine de géologue - chez mon oncle qui m’initia à la contemplation de ce monde protéiforme. Il est probable qu’une comète, ou une pluie de celles-ci, soit à l’origine de la vie sur terre. Le télescopage de deux cailloux en quelque sorte. L’idée de choquer l’un contre l’autre deux silex pour en faire jaillir une étincelle serait-elle le souvenir de cette énorme percussion initiale? Sans doute pas, mais de ce silex naquit une nouvelle façon de vivre, accompagnée de la notion de progrès mais également de celle de destruction, d’hégémonie. La grotte, habitat premier, fut le réceptacle de nos premières traces écrites, dessinées ou rêvées. Il n’est pas dans mes compétences de faire la genèse de la présence des minéraux dans le monde de l’art, mais il a quand même été question d’âge de la pierre aux balbutiements de notre histoire. Depuis des millénaires, le roc s’est plié à tout [1]. Cette exposition présente des artistes qui, au travers de leurs œuvres se sont approprié le minéral comme vecteur d’une représentation du monde, singulière et polymorphe, étrange parfois, étonnante toujours. Cette proposition est un grain de sable au regard de ce qui a été accompli, mais celui-ci, à lui seul, nous rappelle que nous sommes vivants. Avec ce sentiment, nous pouvons déplacer des montagnes. Hugues Reip, juin 2018 [1]. Au temps (le sable, le quartz), à la puissance (l’or) à la mythologie (Sisyphe, Midas), à la guerre (l’uranium), aux lumières (le cuivre), à l’écriture (la craie, l’ardoise), au quotidien (le verre, la céramique), à la mémoire (les fossiles), à la reproduction du réel (les sels d’argent), à l’art (terre cuite, marbre), à la vitesse (le charbon, le pétrole), à la construction (la pierre, le plâtre), à la vie (sels minéraux), à la musique (les rolling stones)... Exhibition Concept Stones are among the natural substances which have very little to do with human consciousness. In the traditional classification of the natural world dating back to Aristotle, the mineral world was a major constituent along with the animal and vegetal realms; however, it was also the only one to be dissociated from the organic environment surrounding humans. Inorganic minerals produced in the course of a geological temporality beyond the scope of human imagination offered a unique material, both complex in structure and resistant, that could defy the passing of time. It is human activity that produced the Venus de Milo from a formless block of marble, transforming it into an artifact symbolizing human cultural heritage. However, as André Breton had predicted in his famous essay Language of Stones, the cultural status of stones changed drastically in the mid 20th century: from a simple material, they became the subject of artworks. The complex structure and the unique shape of stones thus guided the formal aesthetic of sculptors and artists. Furthermore, in contemporary art, stones are used in artworks as a token of nature, either unprocessed (as a readymade) or reshaped (as an artifact), giving birth to a unique, abstract form of expression. To each of these contemporary artworks exploring the imaginary realm of stones, the present exhibition associates scientific specimens from the University collections, produced as an index of the mineral world. Such a fusion of art and science highlights how important the context is important in establishing a stone’s function, form and significance, as a similar item will have a different meaning and a different value depending on its context. The public, while enjoying the beauty of specimens and the intellectual stimulation of demanding artworks, will thus have a unique opportunity to reconsider the process that turns natural objects into artworks. Kei Osawa Curatorial department |